Matthieu 16, 24-28

8 août 2014

L’expression « prendre sa croix » pour marcher avec le Ressuscité appelle sans doute à la fidélité de la parole librement donnée et à l’amour volontairement décidé. La Croix, c’est sans doute de choisir de vivre le tragique de la réalité humaine dans le souffle de l’Esprit et d’en assumer les conséquences concrètes jusqu’au bout. Chaque baptisé engage ainsi sa vie. Nul ne sait d’avance les péripéties et les bonheurs des jours qu’il va vivre. Il  peut seulement promettre que, quoiqu’il arrive, il choisira toujours du coté de la fidélité. Grandeur de l’homme, foi du chrétien. Echecs et pardons jalonneront le parcours des années. Bonheur de la route inventée : elle a un sens…

7 août 2015

Suivre Jésus est une décision qui répond à un appel clairement entendu à l’intime de soi même. C’est à la fois un goût, un désir, une saveur, une nourriture choisie, une démarche souhaitée. Ce n’est pas un supplice ou une contrariété. C’est d’abord une fidélité qui est reconnue comme joyeuse parce que libre et aimante. C’est une offrande de chaque jour. Elle est parfois lourde à porter, parce qu’elle se situe dans la véritable nature humaine.

5 août 2016

Suivre Jésus n’est pas l’imiter dans son comportement culturel, celui qui est propre à son époque. Suivre Jésus, c’est entrer dans sa démarche d’Incarnation, messagère de l’amour de Dieu pour les humains. Suivre Jésus, c’est inventer aujourd’hui pour préparer demain. C’est imprégner les relations des personnes et la construction des événements de la plus grande Vérité possible, de la lumière qui offre le choix à la liberté, de la justice qui restaure le monde par le pardon inlassable, de la bonté qui ne s’effraye pas des turbulences de l’Histoire.

11 août 2017

Renoncer à soi-même, c’est peut-être renoncer à sa « fantaisie débordante ». La fantaisie n’a pas de suite. Elle est incohérente, elle n’a pas de visée. Sans hiérarchie de valeurs, elle saute de caprice en caprice. Sans réflexion, elle est insensée. Renoncer à soi-même, c’est prendre un chemin, suivre librement une voie, ne pas s’en écarter ou y revenir si l’on est allé folâtrer ici ou là. C’est d’avoir de la suite dans ses idées et ses actes, en recherchant ce qu’il y a de meilleur pour soi, les autres qui sont proches et la société. Le baptisé fait sa Vie et la Vérité en suivant « le chemin ».

7 août 2020

Suivre Jésus est une joie profonde. Marcher avec Lui ouvre l’avenir et désenclave de l’étreinte des chicaneries du village. Mais ce n’est pas sans un renoncement véritable. Il faut quitter les petits plaisirs qui nous rassurent et partir dans une aventure qui n’a pas de plan de route. Le chemin se découvrira à mesure de la pérégrination confiante. C’est un « libre pari » de l’amour ouvert à tous les vents contraires qui font des vagues, mais nous allons avec Lui. Les étapes, longues et incertaines, préparent certainement au secret de l’Éternité. Mais, en attendant, il est nécessaire de franchir fatigues et obstacles. Rigueurs et consolations émaillent le quotidien, mais, pleins d’Espérance, nous continuons de « suivre » Jésus. Il nous apprendra à aimer jusqu’au bout tous les humains, même nos opposants.